La saison de la moto est enfin arrivée. Mes deux compagnons et moi terminons les préparatifs pour notre voyage annuel. Nous choisissons de visiter des villes reconnues pour leur quartier de spectacles. Le premier arrêt sera dans 2000 km à Nashville Tennessee (the music city). C’est la capitale du country. Le second arrêt sera à Memphis pour voir la maison d’Elvis (Graceland) et nous terminerons notre voyage à la Nouvelle-Orléans qui n’a pas besoin de présentation.
Départ sous la pluie, mais cela fait partie du plaisir de voyager à moto. Rapidement le soleil se joint à nous pour se rendre à Nashville. Les autoroutes américaines sont en excellent état; pas de nids-de-poule, un vrai plaisir pour rouler. Nous choisissons un trajet direct jusqu’à Nashville. Nous n’avons qu’une dizaine de jours devant nous, donc pas de temps à perdre.
Après trois jours et 2000 km d’autoroute, Nashville se dessine au loin devant nous. Les prochains jours de repos seront salutaires car nous profiterons des plaisirs de la ville. Nous décidons de nous installer près du quartier musical. Surprise à l’hôtel! Le coût est de 200$ la nuit plus le stationnement des motos 30$ chacune. Donc cela nous coûte 290$ la nuit plus taxes. J’ai horreur de payer un prix de fou pour stationner les motos. Stationner une seule voiture coûte 30$. On nous demande de stationner les 3 motos dans un seul espace de stationnement pour 90$? Nous quittons cet hôtel, en direction du centre touristique de Nashville. On nous indique un hôtel Super 8 à cinq minutes en moto du quartier musical. L’hôtel semble correct (100$ par nuit), il est près de l’autoroute et le stationnement est cette fois-ci gratuit. Nous nous installons pour deux nuits.
Après une bonne douche, direction 1ère avenue pour souper et fêter modérément. Nous sommes tout de même à moto. Nous voulons souper rapidement alors nous optons pour la spécialité du sud des EU: le poulet à la mode sudiste. Si vous croyez que le PFK est gras, vous n’avez rien vu. Notre système digestif est mis à rude épreuve. Nous stationnons les motos et nous nous dirigeons vers notre première destination: le Coyote Ugly.
Comme dans le film, le bar est plein, les serveuses sont jolies et l’atmosphère agréable. Nous sommes dans la capitale du country! La bière coule à flots autour de nous. Soudain, la fameuse chanson thème du film se fait entendre. Les serveuses montent sur le comptoir pour leur petite danse qui a fait la renommée de ce bar. Les mâles que nous sommes regardons avec plaisir les jolies serveuses danser. Petite variante toutefois: au-dessus du bar, il y a une corde à linge pleine de soutiens-gorge. Pendant la chanson, les serveuses invitent les femmes à monter sur le comptoir avec elles pour danser. À la fin de la chanson, les clientes enlèvent leurs soutiens-gorge et les accrochent à la corde au grand plaisir de leur copain et de nous tous. Calmez-vous les gars, tout se passe sans qu’un bout de peau ne soit visible… Notre voisine de table qui a participé au spectacle revient lentement à sa place où son copain rigole de la situation. Elle ouvre son sac à main. Elle sort un soutien-gorge de rechange et quitte son amoureux en direction de la salle de bain. L’endroit est très plaisant mais après deux heures nous changeons d’endroit.
Le deuxième arrêt de la soirée se fera au B.B. King Blues Bar. L’ambiance y est feutrée et un trio joue du blues commercial avec talent. Cet arrêt est plus calme que le précédent. C’est un excellent endroit pour terminer la soirée. Il est passé minuit et après 850 km de moto, l’hôtel nous attend pour une bonne nuit de repos.
Jour deux: réveil brutal à 6.00 H. Nous sommes dans un hôtel de travailleurs et ils se lèvent tôt. Après un déjeuner plutôt moyen, les motos nous attendent, direction Lynchburgh pour visiter notre ami Jack Daniel’s. Deux heures de route sont nécessaires pour s’y rendre. La visite de l’usine dure environ une heure et elle est gratuite. On vous prend en photo avec le groupe de visiteurs et celle-ci est disponible en ligne dans les jours suivants. C’est intéressant de voir comment ils fabriquent le fameux Tennessee Whisky. Fait cocasse: à la fin de la visite, on vous sert une limonade car l’usine est située dans un «dry county». Il est donc interdit de déguster de l’alcool dans ce comté. Retour en milieu d’après-midi à Nashville pour visiter cette très belle ville en attendant la soirée.
Nous débutons notre veillé au Hard rock café. Nous détestons l’endroit. La musique est trop commerciale et les gens un peu snobs. Après une bière, nous quittons les lieux. Notre second arrêt est un incontournable : le Wildhorses, un immense saloon où on joue du country à son meilleur. Je ne suis pas un amateur de country, mais je mets quiconque au défi de ne pas s’amuser à cet endroit. Après deux belles journées passées à Nashville nous retournons sur nos montures d’acier vers notre hôtel. Demain, direction Graceland pour voir Elvis.
Levés tôt, nos voisins sont déjà passés par la salle à manger et il ne reste déjà plus rien pour déjeuner. Après nos protestations, le gérant nous offre un rabais de 50% lors de notre prochaine visite. Finalement, le Super 8 de Nashville n’a pas été un bon choix.
Après avoir roulé près de 5 heures, nous arrivons à Memphis pour voir Graceland et répondre à la fameuse question: Elvis est-il toujours vivant? Première surprise, Graceland est en banlieue sur une rue qui ressemble au boulevard Taschereau. L’audio-guide en français nous expliquera plus tard que Graceland a été construit en plein champ à l’époque. La maison est identique tel qu’au jour de la mort d’Elvis. La décoration de 1977 nous rappelle notre enfance. Seulement une partie de la maison est ouverte aux visiteurs ainsi que l’endroit où sont exposés les récompenses et les innombrables disques d’or qu’il a gagnés au cours de sa carrière. Amateur d’Elvis ou pas, il est impensable de passer par Memphis sans visiter Graceland. Sans aucun doute, Elvis a marqué sa génération car plus de 35 ans après sa mort, Graceland est la seconde maison la plus visitée des États-Unis, tout juste derrière la Maison Blanche. Tout près, d’innombrables boutiques de souvenirs vous offrent tout ce que vous pouvez imaginer à l’effigie du King.
Après une bonne nuit de sommeil, nous roulons les 650 km nous séparant du French Quarter à la Nouvelle-Orléans sur l’autoroute 55. En arrivant près de la Nouvelle-Orléans, on se demande qui peut bien avoir eu l’idée de construire une ville au beau milieu des marécages. Des ponts, encore des ponts et finalement un peu de terre ferme. Nous remarquons que plus de cinq ans après l’ouragan Katrina, des traces de son passage sont toujours présentes. En début de soirée, nous installons nos pénates au Best Western sur Rampart Street à cinq minutes à pied de Bourbon Street. Magasinez votre Hôtel et évitez de dormir sur les rues achalandées du Vieux carré français car la fête dure toute la nuit.
Nous découvrons rapidement que la vie est belle dans le Vieux carré français. Nous apprenons les us et coutumes de l’endroit. Faites-vous servir votre bière dans un verre de plastique, vous pourrez circuler sur la rue avec votre consommation et ainsi entrer et sortir des bars à votre guise. Plus la nuit avance et plus il y a de la musique partout et pour tous les goûts: blues, jazz et rock. Une cacophonie qui est agréable malgré tout.
Après notre journée de moto, la soirée se termine vers minuit.
Le lendemain, nous visitons le reste de la ville: le Superdome des Saints, le quartier des affaires et un passage sur le pont traversant le Lac Pontchartrain. Celui-ci est le deuxième plus long au monde avec ses 38 km de longueur. En fin de journée, nous retournons à l’hôtel pour se préparer pour notre seconde soirée musicale.
La soirée se passe très bien, nous visitons plusieurs bars et petites salles de spectacles. Nous assistons à un duel des plus spectaculaires entre deux pianistes au Dueling Pianos Bar. C’est à ne pas manquer. Pendant un entracte, le gérant du club, étonné de nous entendre parler français, nous fait jouer du Céline Dion. Il est fier de lui. Vous devez aussi prendre un verre au Laffite’s Blacksmith shop, une des plus vieilles maisons de la Nouvelle-Orléans. Elle a appartenu au célèbre pirate français Jean Laffite. Ne vous attendez pas à entendre parler français dans le Vieux carré français, il est seulement sur les affiches. Aux petites heures du matin, nous retournons à notre chambre.
Notre dernier jour à la Nouvelle-Orléans débute par une visite au Vieux carré français. Il est uniquement possible d’y rouler le matin car dès le début de l’après-midi, les policiers ferment certaines rues. Nous stationnons les motos pour le reste de la journée. Nous terminons notre visite à pied. Prenez le temps d’arpenter les petites rues en périphérie des artères principales. Vous ferez de belles découvertes. L’architecture est extraordinaire et les maisons sont très bien entretenues. Quelle belle ville! C’est notre dernière journée à la Nouvelle-Orléans. Notre départ pour la maison se fait après l’heure de pointe vers 18.30 H. Je me promets de revenir bientôt avec ma douce moitié et prendre le temps de visiter les fameuses plantations de coton qui ceinturent la ville.
Le retour de 2700 km se fait sur un peu plus de trois jours. Nous traversons l’Alabama en direction de la 81, puis plein nord vers l’Ontario. Le beau temps nous accompagne avec un peu de pluie mais rien pour écrire à sa mère. Beaucoup de millage, un voyage extraordinaire et des souvenirs plein la tête et les oreilles.