Tout premier passage en terre slovène. C’est dans la vallée de Boca que nous nous arrêtons pour deux jours. Nous étions tous très emballés de découvrir cette partie des Alpes juliennes.
Pour la première fois de toutes mes mégarides, dame Nature n’a pas voulu coopérer. Pas de pluies très soutenues, mais suffisantes pour serrer les caméras et lorsqu’on les sortait, elles ne permettaient pas tout le temps aux photos de vous transmettre toute la beauté de la région. Malgré tout, à l’occasion, on réussit à percer les nuages et forcer l’arrêt du groupe près des cours d’eau, chutes et forêts que les Slovènes appellent ici : Beauté émeraude (cela ressemble étrangement à la Sardaigne pour le nom). Vous aurez, j’imagine, deviné pourquoi. On devra faire des choix déchirants à cause de la pluie, en délaissant certaines visites prévues pour favoriser la sécurité du groupe. On aura quand même un bel aperçu de ce que la Slovénie a à offrir. Le tourisme sportif est très choyé : escalade, descente de rapides, kayak et plus encore. Qui dit escalade dit aussi montagne. Qui dit montagne dit petite route serpentine et regard de motard illuminé.
Une grande table a été dressée pour 28 personnes et, comme charmante attention, on avait inscrit sur de petites pierres notre nom en slovène. C’est d’ailleurs de cette manière que ce texte sera signé. Max, toujours en quête de vouloir satisfaire tout le monde, ne quitte pas son téléphone. Dans ce cas précis, seule la météo l’intéresse. Il cherche la bonne destination pour nous faire voir la Slovénie. Conscient qu’il doit choisir les routes les plus sécuritaires pour tous.
Nous avons donc, d’un accord commun, choisi la Gorge de Vintgar pas très loin du motel. Ah ciel! Il a encore trouvé le moyen de dénicher une passe pas trop large avec une belle petite bruine dessus. Rendus presque en haut, des passages sur de petits ponceaux de pierre ronde… La tension monte d’un cran pour les dames derrière. Certains pilotes la trouvent plutôt drôle. Mais il a fallu avouer que le tout devenait moins sécuritaire pour tous. On fait donc un arrêt au milieu de nulle part, pendant que deux éclaireurs partent évaluer le reste du trajet. À leur retour, Max décide de rebrousser chemin pour le bien-être de tous.
Il nous faudra presque 20 minutes, si ce n’est pas plus, pour réussir à faire faire demi-tour à tous ces Gold Wing, le tout sur un chemin de la même largeur que la moto et, pour y mettre un peu de croquant, en pente! Pendant ce temps, nous, les dames, descendons un peu plus bas pour libérer le passage au mieux. À partir de là, il fallait refaire les mêmes tornantis qui, normalement, sont beaucoup plus larges dans l’épingle pour faciliter la manœuvre. Bien, pas ici! La largeur reste la même… et avec passager s’il vous plaît…
OK, de retour vers la civilisation. Une route plus relaxe nous permettra les deux prochains arrêts. Un lac avec ce qui semble être un camp estival. Un calme serein y règne et le soleil apparaît. Puis, l’attraction principale de la journée : la chute de Vintgar. De petites passerelles à flanc de rocher et sentiers le long de la cascade vont nous permettre la descente vers la chute. Un aménagement parfait respectant la nature d’une grande beauté. 1,6 km (aller seulement) de randonnée que je qualifierais de tranquille nous attendait. La cascade nous guida jusqu’au rugissement de la chute de 16 mètres. L’eau y est tellement claire : les photos semblent être des cartes postales. Deux retours possibles : on rebrousse chemin ou on poursuit la route qui mène au lac de Bled et sa chapelle. Encore peu assiégée par le tourisme, la Slovénie demeure pour nous une destination à refaire. De beaux endroits à visiter et un trafic agréable à rouler.
De retour au stationnement pour le dîner, le ciel se couvre dangereusement. On décide de bouger et de manger plus loin en se rapprochant de notre motel. Hélas, on n’y échappera pas cette fois-ci! Tant pis! On call l’arrêt pour dîner dans un charmant village avec un bon choix de restaurants. C’est aussi ici que le groupe va se séparer. Trois braves, Max, Ben et Anne, décident de continuer le périple à moto, d’autres retraiteront au motel et nous, on a faim, alors on arrête! C’est une des particularités de la mégaride : tout le monde est libre, majeur et vacciné. À notre arrivée au gîte, Max et Ben arrivent eux aussi. Bien coudon, ils en veulent encore! Ils ont repéré plus haut un autre château et veulent aller voir. Benoit, j’ai bien hâte de voir les photos!
Assis dans le lobby, on se parle à la sauvette, trop préoccupés de donner des nouvelles de notre journée à la famille et aux amis. J’écris alors sur mon Facebook que Max a encore trouvé une piste cyclable comme il les aime. Joël, notre locateur de moto à Marseille (road2luxe), est en ligne et me lit. Ah! Ah! Il m’écrit : « Et les motos, elles, ça va bien? ». Je l’imaginais derrière son bureau à se demander combien resteraient debout. T’inquiète Joël! Tout le monde est debout, les motos comprises!
Oups! On annonce le souper. Notre dernier en terre slovène avant notre retour vers l’Italie. Je ne peux pas rater ça. C’est lors de ces repas que les anecdotes sortent et où les rires de tous confirment la satisfaction du trajet. Une gang de motards satisfaits d’une autre journée complétée dans la joie et la grande chance que nous avons de visiter tous ces lieux éloignés.
Pour en savoir plus ou pour nous suivre :
Vous trouverez en ligne photos et vidéos de toutes les mégarides.
Vous voulez vous joindre à nous? Bienvenue!
N.B. Assurez-vous d’être compatible avec ce genre de conduite (moto de grand tourisme et routes pas ordinaires).
La mégaride, c’est tout sauf ordinaire.
Merci à Max et Martine pour votre amitié, et à tous les aventuriers.
