Au Québec, seul le casque est obligatoire pour rouler à moto. Gougounes et t-shirts sont donc de sortie au Québec… Eh oui, cela fait partie de l’augmentation des plaques d’immatriculation, car les accidents non protégés allongent le coût des soins et des hospitalisations, qui sont pris en charge par la SAAQ et refacturés aux motocyclistes selon le principe du consommateur/payeur.
D’ailleurs, ne nous plaignons pas, de 2022 à 2024, le tarif des plaques est moins élevé. La baisse des accidents de 2018 à 2020 a réduit les statistiques de risques, et ces statistiques sont calculées sur trois ans.
Heureusement, les écoles de moto demandent un vêtement protecteur pour les cours. C’est un bon début!
Mais comment savoir si votre blouson va résister à une chute? Il y a la résistance à l’abrasion, au déchirement, à la coupure par impact, à l’éclatement des coutures, des fermetures et les zones exposées comme les coudes ou les épaules.
En Amérique du Nord, il n’y a pas de normes de solidité sur les vêtements de moto.
L’Union européenne a mis en place des normes à respecter pour qu’un vêtement soit reconnu comme un vêtement de moto homologué. La norme EN 17092 pour les blousons, pantalons et combinaisons a été mise en place en 2020.
Les vêtements possèdent trois niveaux de résistance à l’abrasion, aux coutures et au déchirement, classés de A à AAA.
Ils subissent des tests basés sur des études scientifiques d’accidentologie.
Au cours d’un accident, certaines parties sont plus exposées aux risques d’impact et d’abrasion.
Le vêtement est ainsi découpé en trois surfaces selon trois catégories de risque :
• les emplacements de la zone 1 représentent un risque d’impact élevé. Ce sont les épaules, les coudes, les hanches et les genoux. La zone 1 doit être pourvue de protecteurs destinés à absorber les chocs;
• les emplacements de la zone 1 et de la zone 2 représentent un risque d’abrasion élevé. La zone 2 comprend la majorité du corps, sauf la poitrine et le ventre, l’intérieur des bras et des jambes, qui forment la zone 3. Cette troisième zone représente un risque modéré d’abrasion.
Pour être homologués, les vêtements reçoivent des tests de résistance à l’abrasion, aux coutures et au déchirement. Plus le niveau augmente, plus les tests sont élevés.
Les niveaux sont adaptés aux différents besoins des motocyclistes.
Niveau A : Vêtement destiné à assurer un degré de protection pour un usage urbain ou estival à des vitesses raisonnables.
Niveau AA : Niveau plus élevé offrant un juste milieu entre confort et niveau de protection.
Niveau AAA : Destiné à une pratique de la moto intensive, préconisé notamment en compétition.
Il est à noter que la limitation de vitesse est plus haute en Europe. Sur autoroute, c’est 130 km/h en France et illimité en Allemagne (404 km/h étant le record à bord d’une Bugatti).
Un blouson d’été avec du mesh sera classé en A. Même s’il est protégé aux coudes, épaules et dos, la résistance au déchirement du tissu mesh abaissera la note. Pourtant il apportera une bonne protection en cas de chute, et il ne doit pas être éliminé du choix, si vous roulez raisonnablement.
Le niveau AA est très satisfaisant pour l’Amérique du Nord. Il peut comprendre des manteaux 2 en 1 avec une doublure thermique amovible qui le rend plus polyvalent.
Le niveau AAA est souvent plus pesant, car la protection supérieure induit un poids en conséquence. Les blousons peuvent être des 3 en 1. En plein été, vous pourrez toujours enlever les deux doublures, mais votre vêtement risque de flotter. À essayer avant l’achat! Dans cette catégorie, vous trouverez également les vêtements et combinaisons en cuir prêts pour le circuit.
Normes des coques de protection
La norme EN-1621-1:2012
Les coques de protection sont régies par la norme EN-1621-1 de 2012. Elles concernent les protections aux coudes, épaules, hanches et genoux.
Il existe deux niveaux de protection :
• le niveau 1 doit restituer une force inférieure à 35 kilonewtons (kN) pendant un impact;
• le niveau 2 doit restituer moins de 20 kN.
Les protections dorsales reçoivent l’homologation EN-1621-2
En plus des matières traditionnelles, on a vu l’arrivée d’une nouvelle matière, la D3O, qui se reconnait à sa couleur orange. Elle fait office de coque de protection ou protection dorsale. La matière est souple et malléable, donc plus confortable car elle se déforme pour suivre les mouvements du corps. Mais en cas de choc, elle se durcit suffisamment pour absorber et disperser l’énergie. Puis elle redevient souple et opérationnelle.
Protection D3O
Casques : Une nouvelle norme européenne ECE 22-06
Une nouvelle norme arrive d’Europe pour 2023. Vous pourriez voir apparaitre en magasin des casques homologués aux normes ECE 22-06. La protection sera supérieure aux normes 22-05 avec des tests au niveau des oreilles, du front, de la nuque, de la boîte crânienne et du menton. Lors du test, le casque sera projeté sur deux supports en acier à une vitesse de 27 km/h sur tous les points d’impact cités. Le casque devra résister à l’impact d’une balle en acier projetée à 215 km/h !
Les visières teintées devront laisser passer un minimum de 35 % de transparence. Tandis qu’elles peuvent en laisser passer 50 % aujourd’hui.
Cela n’a pas d’incidence légale au Québec avec le Code de la sécurité routière du Québec car le chapitre C-24.2, r. 6 du Règlement sur les casques protecteurs mentionne uniquement la norme « ECE Regulation 22 ». Le numéro final n’étant pas mentionné, les deux normes seront acceptées.
En Europe, les casques ECE 22-05 pourront être vendus jusqu’en 2026 et utilisés jusqu’à la fin de leur usage normal par les motocyclistes.
Casques 22-06 versus 22-05 :
Les modèles 22-06 seront plus protecteurs, avec un prix plus élevé et certainement un léger surpoids pour compenser les renforts. Les casques 22-05 sont toujours autorisés à la vente et à l’utilisation. Leur protection est supérieure aux bases de la norme DOT.
Attention aux contrefaçons
Les alertes sont de plus en plus nombreuses contre les casques ou vêtements de moto contrefaits et moins solides. Comme le passage des normes coûte cher, des contrefaçons sans aucun contrôle peuvent être produites à prix réduit. En France, la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a condamné à de lourdes sanctions la place de marché en ligne Wish. D’autres sites européens seraient également dans la mire des douanes.