L’époque où l’on devait s’arrêter sur le bord de la route et déplier une carte routière pour s’orienter est bel et bien révolue. Les GPS les ont remplacés et ces derniers offrent une précision et une fiabilité difficiles à égaler.
Les compagnies telles que Garmin, TomTom, Beeline et TwoNav offrent des produits exceptionnels particulièrement dédiés aux motos. Certains de ces modèles, comme le Zumo XT2 de Garmin, sont presque devenus un standard dans la navigation moto. Surtout pour les motos aventures ou doubles usages qui roulent ailleurs que sur le bitume. Il peut maintenant être jumelé avec un petit contrôleur monté sur le guidon. Cela permet de naviguer dans les menus et fonctions du GPS sans avoir à toucher l’appareil et surtout en laissant les 2 mains sur le guidon.
Le TomTom Rider 500 est surtout privilégié par des motocyclistes plus routiers. Il offre beaucoup d’options lors de la planification des trajets et, pour en avoir déjà possédé un, j’ai en souvenir qu’il était très efficace et fiable. Je l’ai remplacé pour la gestion de parcours en sentiers hors route, car il ne cherchait qu’à me ramener sur la route…
La compagnie TrailTech offre elle aussi une gamme de produits de navigation très intéressante pour les motocyclistes hors route, tout comme les motoneigistes et quadistes. La compagnie offre des options allant du GPS de base à un modèle des plus complets. La particularité ici est que les produits TrailTech offrent des options de télémétrie. L’unité communique avec le véhicule pour offrir au pilote toutes les informations telles que la température du moteur, le régime moteur, etc. Des options de montage spécifiques au véhicule sont aussi disponibles en option.
Toutes ces options répondent à une vaste gamme de besoins que les motocyclistes ou tout autre adepte de sport motorisé recherchent. En plus, et c’est ce que j’aime des GPS, c’est qu’ils sont conçus pour être utilisés dans des conditions difficiles. En effet, la boue, l’eau, le chaud, le froid sont en général des éléments qui ne gênent pas les GPS.
L’option « couteau suisse»
Un téléphone portable iPhone, Google ou encore Samsung, pour ne nommer que des marques populaires, peut une fois qu’une application de navigation est installée, agir comme GPS. Donc, votre téléphone, qui contient probablement votre liste de musique préférée, qui est surement déjà connecté à votre intercom dans votre casque, devient alors un véritable couteau suisse ! Mais, comme un vrai couteau suisse. Toutefois, si tu as besoin d’une paire de pinces, celle du couteau suisse ne vaut pas une vraie paire de pinces. En contrepartie, le couteau suisse comble les besoins d’un bon nombre d’utilisateurs.
Qui plus est, les téléphones, comme les modèles des marques mentionnées plus haut, ne sont pas nécessairement conçus pour une utilisation en conditions extrêmes. À moins, évidemment, de les protéger dans des étuis résistants aux chocs et à l’eau. Même si le téléphone est sécurisé dans un étui « heavy duty » avec la vibration, plusieurs utilisateurs ont eu des problèmes avec la caméra.
Cela dit, en plus de 10 ans à rouler avec mon appareil dans un support monté sur mon guidon, je n’ai jamais eu de problèmes. Mais je connais des gens à qui c’est arrivé.
Aussi, lorsque le téléphone tombe hors réseau, si les cartes ne sont pas téléchargées, ce dernier devient inutile, car votre position est localisée dans le néant.
C’est donc ici que l’utilisation ou l’achat d’un GPS prend tout son sens.
Le couteau Suisse 2.0
Toutefois, la qualité et la fiabilité du GPS ont un prix. Et ce prix, il était justifiable. Oui, il ÉTAIT justifiable. Parce que depuis quelques années, des compagnies offrent des téléphones et des tablettes de grades professionnels, voire même militaires dans certains cas. Des appareils qui, non seulement sont conçus pour une utilisation extrême, mais qui sont ni plus ni moins que dédiés à des utilisations GPS pour sports motorisés. C’est alors que l’achat d’un GPS qui ne sert uniquement de GPS est questionnable.
Attention ici, je ne dis pas que le GPS n’a plus sa raison d’être, mais je veux simplement soulever le fait qu’un GPS, c’est un GPS avec ses limitations.
Un téléphone ou une tablette, conçue pour une utilisation en condition rencontrée en sport motorisé, en offre selon moi beaucoup plus qu’un GPS.
Mise en situations 1
Pour quiconque part à l’aventure loin des grandes villes, aura un GPS, son téléphone et probablement aussi une balise satellite comme Garmin Inreach ou encore Spot.
Une fois sorti des réseaux cellulaires, le GPS vous guidera et la balise vous assurera une communication avec vos proches. À ce moment, si votre fichier GPX qui se trouve dans votre GPS date de plus de 5 ans et que la route qu’il vous fait suivre est impraticable, quelles sont vos options ? Parce que le fichier GPX, trouvé sur un forum, peut dater de quelques années. Ou encore, imaginez que le GPX que vous tentez d’ouvrir sur votre GPS est trop volumineux, vous faites quoi ? Parce que le GPS demande souvent l’utilisation d’un logiciel sur un ordinateur comme BaseCamp, pour la gestion des fichiers GPX.
J’ai d’ailleurs déjà reçu un appel d’un bon ami le soir à 23 heures, qui, en voyage dans sa tente en Gaspésie, me demandait d’éditer un fichier avec un logiciel sur mon PC pour qu’il puisse continuer son voyage. Chose qui ne se serait pas produite si la navigation s’était directement faite avec une application sur tablette ou téléphone.
Cet ami qui m’a mentionné qu’il regardera probablement pour une tablette quand viendra le temps de renouveler son matériel de navigation…
Aussi, si lors de votre périple, votre téléphone vous lâche, seule votre balise pourra vous servir pour communiquer.
Mise en situations 2
Maintenant, regardons la deuxième option. Vous partez avec votre téléphone, une tablette comme Carp Iter, DMD, Oukitel ou autre, et une balise. Imaginons ici qu’uniquement le téléphone a un forfait réseau.
Comme la tablette a une mémoire vive supérieure à un GPS et aussi des processeurs plus puissants, la gestion de fichiers GPX ne sera pas un problème. En cas de panne du téléphone, la tablette, une fois la carte SIM transférée, pourra prendre le relais. Cette tablette pourra aussi servir d’appareil photo ou vidéo. Elle sera aussi en mesure d’actualiser vos fichiers GPX ou tout autre tracé, lorsque vous arrêterez dans un resto et que le WIFI sera disponible. Comme nous vivons aussi dans un monde de communications, la tablette peut aussi vous servir en tout temps comme n’importe quelle tablette le fera.
Une seule solution pour toute votre navigation en moto
Avec des applications comme DMD2 ou encore l’application de la Trans-Québec-Trail, toutes les mises à jour des tracés se feront à l’ouverture de l’application lorsque l’appareil est sur un réseau WIFI ou cellulaire.
Juste au point de vue de la flexibilité de l’appareil, GPS versus tablette ou téléphone, ces derniers vous en offrent beaucoup plus pour votre argent.
Jean-Claude Migneault, motocycliste aventurier, président du club Moto Aventure Bois Franc (MABF) et propriétaire de Techni-Aventure, qui, dans sa vie professionnelle, est arpenteur et travaille entre autres avec le ministère des Transports du Québec, n’utilise que des tablettes pour la gestion des parcours.
Il m’a aussi fait découvrir les produits Oukitel qui sont utilisés sur les chantiers de construction. Ce sont des produits robustes et peu dispendieux. Au point tel que Jean-Claude a acheté en double ses tablettes : une tablette en service et l’autre en réserve au cas où quelque chose arriverait à la première. Tout ceci en restant sous le prix d’achat d’un Garmin Zumo XT2.
« Versatilité d’une tablette, interface personnalisable, télémétrie en Bluetooth, roadbook en plus de toutes les applications disponibles sur Android. » Crédit photo DMD Navigation
Pour avoir roulé quelque fois avec lui, je peux vous dire qu’il ne ménage pas ses outils de navigation et jamais il n’a eu de problème.
Les projets d’envergure comme la Trans-Euro-Trail, la Trans-Québec-Trail misent gros sur des applications utilisables sur des tablettes ou des téléphones, notamment pour des raisons de sécurité. Lorsque tu proposes une route, celle-ci doit être sécuritaire et praticable. Une tablette, contrairement à un GPS et son fichier GPX figé dans le temps, permet une mise à jour et une gestion des tracés beaucoup plus faciles et flexibles.
Encore plus de technologie
Avec les avancées faites au niveau des communications par satellites pour des téléphones conventionnels, les développements au niveau des réseaux tels que StarLink, les accès au monde virtuel ont de moins en moins de limites.
Je comprends le but de vouloir « décrocher » du rythme effréné de la vie moderne lorsque l’on roule des heures en forêt pour camper à la belle étoile, sur les berges d’un lac, au fin fond de nulle part. Cependant, une chose est certaine, lorsqu’il est question de sécurité et de savoir où on se trouve et où on s’en va, la fiabilité des outils de navigation reste indéniable.
Ici, je ne veux pas que vous pensiez que je dénigre l’outil qu’est le GPS. Et ce, peu importe la marque ou le modèle. Néanmoins, je pense que la question est de plus en plus pertinente. GPS ou tablette/téléphone ?
J’aimerais vous donner une réponse claire, nette et précise, mais je vais devoir vous dire d’évaluer vos besoins, l’utilisation que vous ferez de votre outil de navigation et, bien sûr, de votre budget.
L’outil de navigation parfait n’existe pas. Toutefois, les options pour combler tous vos besoins sont variées, performantes et de plus en plus flexibles, surtout dans les cas où vous optez pour une tablette ou un téléphone. Sachez aussi que j’ai rencontré des bogues de fonctionnement aussi bien avec des GPS que des tablettes Android ou Apple.
Finalement, si décrocher est vraiment votre seul but en voyage, la boussole restera toujours fiable et à l’abri de tous défauts de programmation des applications et GPS…