Ils prennent le départ au col d’Allos. Les Gorges du Verdon sont étroites et profondes : de 250 à 700 mètres de profondeur pour 6 à 100 mètres de largeur au niveau de la rivière du Verdon. De plus, les largeurs varient entre 200 et 1500 mètres d’un versant à l’autre au sommet des Gorges. Les Gorges forment le plus grand canyon d’Europe.
J’ai eu beau chercher l’origine des noms « rive gauche » et « rive droite » — un peu simpliste, non? —, je n’ai rien trouvé. Lors des MégaRide passées, nous nous étions toujours dirigés du côté droit. Toujours à proximité de l’eau, le lac de Sainte-Croix est, pour ceux qui l’ont vu, d’une couleur presque surnaturelle. Les routes, elles, sont parfois en hauteur, sur des chemins escarpés, ou quelques fois étroites. Tous les qualificatifs que vous pouvez donner à une route s’appliquent là-bas. C’est un côté à faire absolument et qui vous fera rêver longtemps.
Cette année, pour apporter un changement à notre itinéraire, nous avons fait la rive gauche. Nous avons même failli passer à côté : nous nous sommes perdus (enfin, notre GPS). Comme c’était notre dernière journée avant notre retour au Canada, nous avons décidé, d’un commun accord, de rebrousser chemin pour aller à gauche. Je sais c’est trop simple. C’est dans un tourbillon de route à travers les crêtes du canyon que nous avancions dans ce paysage aride. Aride, mais spectaculaire pour nos yeux.
Notre premier arrêt fut le pont Chaulière. D’une seule arche, il domine l’Artuby. Plusieurs activités de saut à l’élastique (bungee) y sont organisées : le cadre est adapté et la profondeur est parfaite pour ce genre de loisir. On ne peut vraiment apprécier tous ces paysages qu’avec le beau temps, qui nous permet de voir l’étendue du territoire. On réalise aussi, assise derrière, qu’on doit avoir une confiance totale en son pilote, qui ne profite pas autant que soi du paysage, mais qui savoure chacune de ses courbes. C’est haut en « Regarde en avant, ciel, la marche est haute ici ! » L’erreur n’est pas vraiment permise.
Nous avons continué notre escapade jusqu’au prochain belvédère, où nous attendait une escadrille d’hydravions bombardiers en pleine action. J’imagine que pour ce genre de travail, on doit cumuler des heures de vol pour être à son maximum en toute occasion. Bien, nous y avons eu droit, au moins cinq avions sont venus chercher de l’eau pour ensuite repartir et enfin larguer au-dessus des flots. Spectacle gratuit en plein air, que demander de mieux ! Nous avions une vue imprenable sur le spectacle puisque nous étions toujours en haut des gorges. C’étaient eux qui venaient à notre hauteur pour faire leur demi-tour et replonger vers le lac. Après les avoir observés un bon moment, c’était sur nos chevaux de fer que nous allions garder alertes nos pilotes à nous, parce que ce n’était pas au-dessus de l’eau que nous allions atterrir, mais sur ces routes. Et nous sommes doucement sortis des gorges pour prendre une pause dans la ville des 1000 fontaines. Puis, toute cette joie a fait place à un brin de nostalgie puisque nous savions tous que nous arrivions à Marseille, qui mettait un terme à cette nouvelle MégaRide 2013. Nous en étions déjà à notre dernier souper.
À chaque année, c’est un privilège de faire partie d’une telle aventure, car on est très loin des vacances de villégiature dans les Alpes. Motoclubquebec.com et Max, encore une fois, nous en ont mis plein la vue et Martine, plein la bedaine. Notre passion nous aura permis de rencontrer des gens fort enrichissants à bien des niveaux. Je peux même vous annoncer que, pour 2014, des fans de la revue se joindront à nous, du sang neuf. Ce sera une superbe année, je le sens. Comme ils sont sympathiques, ces motocyclistes !