La Brocante Moto est un événement indéfinissable qui réunit de nombreuses familles motocyclistes, ce qui fait son charme. Elle est organisée avec le cœur, la passion et la volonté de ce qui fait le ciment de la vie motocycliste. Celle de se rassembler, de partager, de découvrir de nouveaux amis, de zyeuter (ça c’est du vocabulaire à Thierry Muraton) des motos bichonnées avec amour.
Celui qui le fait est un passionné. Un agriculteur opiniâtre mais définitivement amoureux de la moto et de son univers. Il vient du peuple, de ceux qui sont derrière les grilles des paddocks et qui ne peuvent approcher leurs idoles. Mais pour Thierry Muraton, ce n’est pas une barrière qui va lui faire peur. Alors il fait sauter les verrous des planchers de verre. Il va leur parler aux idoles bardées de cuir sur les circuits de renom!
Ha oui, il vient de France, ce qui lui donne cet accent et ces expressions délicieusement surannées. Il a certainement participé à l’émission Le bonheur est dans le pré, pour trouver une femme blonde comme les blés et qui côtoie le showbiz comme toi l’allée 51 du Canadian Tire, celle où il y a les clés de 10.
Laurence Labat le suit partout, avec ses appareils photos en bandoulière, réglant la logistique au passage, comme si elle montait le tapis rouge à Cannes et saluant tout le monde au passage.
Dans la famille Muraton, on veut le fils Thomas qui a tout géré avec le sourire. Il a certainement complété le diplôme gestion du service client à l’UQAM pour être si zen, même si cette université a trouvé une notoriété nouvelle depuis que d’autres étudiant(e)s font la promotion d’ordinateurs et de gummys bears de manière personnelle. Si vous ne connaissez pas, effectuez vos recherches.
Mais revenons à nos Muratons.
Ils sont accompagnés de bénévoles qui les aident à organiser cet anti-salon de la moto d’un jour et demi bien rempli. Contrairement au Salon de la moto de Montréal, c’est un événement pensé pour se retrouver entre motocyclistes et où les professionnels veulent venir exposer.
Cette année, l’évènement s’était déplacé à Henryville, le fief, le royaume, les dépendances de la Muraton’s Family. (Je mets un peu d’anglais si le PDG d’Air Canada nous lit.) L’événement se déroulait les 10 et 11 juin au Camping Bomont, et non pas dans la cour des Muratons.
Pour s’être trompé, Éric Mofette s’est retrouvé embourbé dans le pré. Heureusement il plaçait judicieusement des airbags aux quatre coins de la voiture. Il suffisait de les faire exploser pour surélever l’auto et la sortir de sa fâcheuse position.
Arrivé au camping, des obstacles impressionnants étaient érigés pour permettre aux trialistes champions de l’ATAQ, les frères Michel et Fortin-Bélanger ainsi que Jean-Philippe Fortin Dubé, de faire leurs acrobaties à basse vitesse sans poser le pied par terre sur leur moto de trial sans selle.
Il y avait un marché aux puces avec des pièces introuvables ailleurs, comme une vente de garage, sans la vaisselle et les vêtements de matante Gisèle.
Un concours d’élégance regroupait plusieurs catégories. Je notais lors de la remise des prix la victoire d’une Triumph 1967, d’une Honda 350 CB de 1972, et également de la Monnet-Goyon de Marc André Duperré qui exposait le musée du Flat Track, avec des reliques et plusieurs combinaisons cuir dont celle du talentueux pilote membre du Panthéon canadien de la moto, Jon Cornwell.
De nombreuses activités étaient prévues. Sylvain Bergeron, le président de la FMQ, était partout, Mylène Bolduc exposait ses photos à défaut de donner des cours de moto hors route. Mais l’activité était proposée. Comme des conférences sur le tour du monde à moto avec Steve Fillion et une possibilité de rencontrer deux des trois protagonistes de la série Nomades à Moto, Pascal Belisle et Charles-Édouard Carrier. Ce dernier avait un kiosque également où il proposait le livre coécrit avec Catherine David Cent ans de moto au Québec. Ils annonçaient aussi l’arrivée d’un prochain livre illustré sur la moto pour les jeunes, Pleins Gaz!
Les kiosques étaient nombreux, avec les remorques Armoric Design, les concessionnaires Motos Thibault, Mathias, Léo Harley-Davidson avec Annie Martel, et comme par hasard à côté ses chums Cyndi et Max des Chicks and Machines. Mathias Sport était là et Touratech également avec l’infatigable Marc Fontaine.
L’importateur des vêtements Furygan et des casques Nolan, Importation T.A, avait fait les choses en grand avec une belle exposition de produits dans un spacieux chapiteau de 30 x 20. Il terminait également les activités le samedi soir en présentant un défilé de vêtements Furygan orchestré par Patsy Legris, une professionnelle des vêtements moto connue de tous, qui officie actuellement chez Contant Vaudreuil.
Étienne Gélinas partageait son rêve de participer au Dakar et la coopérative Helicos Secours présentait une nouvelle alternative de sauvetage intéressante pour les aventuriers dans le bois. Chez les concessionnaires, Mathias et Thibault Marine étaient présents.
On retrouvait Pascal Royer, que beaucoup ont connu à la direction des ventes de différentes concessions motos, comme Quad Pro, Motos illimitées ou Motoplex. Malgré son jeune âge (vous voyez, c’est facile de faire plaisir), il a décidé de prendre une semi-retraite et il a plusieurs projets de modifications de motos, et pas mal de miniatures de collections à vendre. On devrait le revoir dans le paysage québécois.
La participation aurait pu être meilleure avec une météo capricieuse le vendredi, mais La Brocante était vraiment l’endroit pour se retrouver cette année, surtout avec l’absence du Salon de la moto de Montréal, qu’on espère retrouver en 2023, avec La Brocante, bien sûr.
Credit Photos: Laurence Labat
