Et alors, cet été mes humains ont décidé que nous allions aux Iles-de-la-Madeleine pour nos vacances. J’avoue que j’avais hâte quand j’ai vu Jean-Yves et Cheryl en train de préparer leurs motos et leurs bagages; surtout quand j’ai vu ma « boîte » installée sur le siège de passager sur la moto de Jean-Yves. Là, je savais que j’y allais!
Notre départ de chez nos amis Alain et Liliane fut le samedi matin. Mes humains ont mis leurs chaps pour garder leurs jambes sèches des routes mouillées d’un méga orage qui venait de s’estomper. Dix minutes après, ils se sont arrêtés pour changer leurs chaps pour leurs pantalons de pluie. Bien voyons donc, croyez-moi ou non, le ciel est devenu noir et l’orage était de retour! Nous voilà donc au bord de l’autoroute dans la pluie battante en train de mettre nos habits de pluie. Même moi, oh que oui! En tout cas, ils ont ri beaucoup. Une chance que je les aime, même si je ne comprends pas leur sens de l’humour.
Les rivières suivaient un bon nombre des routes qu’on empruntait cette première journée où on a quitté le Québec pour rouler un peu dans le Vermont et le New Hampshire. Notre destination : Stratton, dans le Maine. Il semblait qu’on avait les routes à nous tout seuls et la liberté d’arrêter où et quand on voulait pour éterniser notre voyage en photos.
La deuxième journée, j’ai senti tellement de choses différentes et j’ai vu des forêts à perte de vue et rivière après rivière. Nous sommes retournés au Canada dans la province du Nouveau-Brunswick. Je ne savais pas qu’il existait autant d’arbres!
Je ne voyais que la forêt et la route qu’on empruntait. Je me sentais très, très petit face à cette forêt immense tout autour de nous.
Notre chez-nous pour la nuit était le Scoodic Motel, à Oak Bay (N.-B.). On partait pour une petite ridele soir et on a eu besoin d’arrêter à ce lave-auto unique. Sparky, le propriétaire, était tellement fier de nous montrer sa petite entreprise et nous conter son histoire. On a continué vers la très pittoresque St. Andrews-by-the-Sea, établie en 1793. Rendu là, j’étais ravi que le Red Herring Pub accepte autant les humains que les chiens. Une bonne affaire pour nous!
Chez Eldridge’s Harley-Davidson à Saint John, le staffnous recommande le restaurant Island Girls Diner où ils servent les petits déjeuners toute la journée. Mes humains ont très bien mangé. Pour moi, un grand champ à courir! Quel bonheur. Et quelle odeur. Quelque chose de très sucré me suivait longtemps après ma galipette dans le champ. Mes humains me regardaient avec inquiétude : « Oh non, il est rouge sur sa tête – Mon Dieu, il est blessé! » Bien non, de quoi ils parlaient? « Oh, ha-ha-ha! Jack doit avoir roulé sur des fraises de champs », s’exclamaient-ils. Et alors, cette odeur sucrée doit être ce qu’ils ont appelé des fraises!
Je crois que les u-turns sont une maladie pour mes humains. On roule, on roule, et oups! on est en train de faire un u-turn. On arrête. Ils prennent des photos. On fait un autre u-turn pour retourner où on a déjà passé! Tout ça, il semble pour prendre des photos, comme de ces souliers qui pendaient d’un arbre au milieu de nulle part au Nouveau-Brunswick???
En après-midi, j’ai vu de l’eau comme je n’en avais jamais vu!
On est arrêtés pour faire une longue marche où il y avait des grosses affaires impressionnantes au bord de l’eau. On était à Hopewell Rocks, dans la baie de Fundy. Les affaires que je voyais, par exemple, ne ressemblaient pas du tout à des roches! Les humains dégageaient une émotion très forte. J’ai beaucoup aimé arrêter là!
Et c’est le départ ou presque. Chaque fois qu’on est prêts à partir, quelqu’un arrive avec un appareil qu’il pointe vers moi. J’entends : « Est-ce qu’on peut prendre une photo? » Mes humains sont gentils. Je ne les ai jamais vus être méchants avec le monde même si on a chaud, habillés que nous sommes pour rouler.
La quatrième journée après que j’ai grimpé sur le plus gros homard au monde à Shediac (N.B.), nous avons traversé le pont le plus long au monde, bâti au-dessus de l’eau qui gèle – le pont de la Confédération –, 12,9 km! La première partie de notre voyage terminée, nous nous sommes rendus à Souris où nous sommes attendus pour le départ vers les Iles-de-la Madeleine.
Jack aux Iles-de-la-Madeleine
À Souris, à l’Ile-du-Prince-Édouard, on est entrés dans la bouche d’un énorme bateau – le traversier. C’était bruyant et j’avais peur, mais mes humains restaient proches et ils m’ont rassuré.
On a trouvé une place dehors et pendant cinq heures, on s’est reposés. Ça a fait du bien de dormir sous le soleil « au pied » de mes humains.
Youpi! On est arrivés à Cap-aux-Meules, à notre motel L’Archipel, à peine à 10 minutes du traversier. Je n’aurais pas pu demander mieux pour un « chez-nous » aux Iles-de-la-Madeleine. Mes humains avaient l’air si heureux de leur petite maison et encore plus quand ils ont ouvert leur porte arrière et qu’ils ont aperçu la vue incroyable sur la mer. Quant à moi, j’ai vu une grande cour où je pouvais courir!
Notre première journée aux Iles, on a exploré. Je ne sais pas comment mes humains réussissent tout le temps à trouver des places où je peux courir! Après plusieurs arrêts, Barbocheux pour leur « bagosse » (vin des Iles fait avec des bleuets, canneberges ou fraises, etc., car aux Iles ils n’avaient pas de raisins); Pied du Vent pour leur fromage (ou j’ai appris que « pied de vent » est une expression pour décrire les rayons de soleil qui percent les nuages et descendent vers la terre); et finalement au Fumoir d’Antan.
C’est là qu’il y avait une grande côte pleine de fleurs sauvages et d’herbes longues. Je croyais être au ciel courir en haut, en bas, dans les fleurs. Jean-Yves semblait bien aimer la vue, et quand j’ai arrêté mes gambades et pris le temps de regarder un peu avec lui, j’admets que la vue était belle et très différente de ce que j’ai déjà vu. Je voyais très loin des coteaux aux arbres éparpillés et parsemés de maisons.
Le soir, on a roulé à la rencontre d’Alex et Marie pour contempler le coucher du soleil. Bien, on a vu le soleil se coucher en roulant, car Jean-Yves a tourné dans la mauvaise direction. En arrivant au parc, le soleil à peine en vue, le monde partait. Ceux qui restaient là par contre sont venus vers nous comme les mouches attirées par la molasse, encore les appareils dans leur mains visés vers moi – mes « fans »! LOL.
On a peut-être manqué le coucher du soleil, mais rendus à notre motel, Cheryl et Jean-Yves ont fait un beau feu. On relaxait et profitait de notre vue extraordinaire de des iles d’Entrée et du Havre Aubert. Tout d’un coup, on observait une lumière orangée apparaitre à l’horizon. Un bateau peut-être? La lumière devenait plus grosse, plus brillante et plus ronde. Là, on a su qu’on a peut-être manqué le coucher du soleil, mais on s’est rendu compte qu’on étaient en train de regarder le lever de la pleine lune, rouge/orange avec le reflet du soleil qui vient de se coucher. C’était absolument magnifique.
À notre deuxième journée, on est partis sur l’ile du Havre Aubert. Assis en arrière de Jean-Yves, je voyais chaque côté de moi du sable et de l’eau. Le soleil qui perçait les nuages me donnait l’impression de voir des lumières qui s’allumaient et s’éteignaient sur l’eau. C’était comme si l’eau dansait!
On s’est rendus au bout de la route 199 sur l’ile du Havre Aubert pour… devinez quoi? Un u-turn! HA! Au restaurant Vent du Large à La Grave, j’ai adoré le temps au soleil pendant que mes humains découvraient des plats différents. Il semble qu’ils ont bien aimé des côtes de loup marin. Suivant le lunch, on a marché dans le petit village, histoires et boutiques nombreuses…
Alex et Marie nous ont amenés en haut de la montagne par une petite route – camion quatre par quatre nécessaire pour y monter. Là-haut, Marie, clairement fière d’être Madelinoise, nous montrait chaque ile de l’archipel. Elle nous a expliqué que l’eau est peu profonde entre les iles d’Entrée et du Havre Aubert. C’est la raison pour laquelle le traversier fait le tour de l’ile d’Entrée. Une bonne dégustation de bière et de mets typiques à la brasserie L’Abri de la tempête a bien fini la journée.
Notre troisième journée ne semblait pas finir. On a fait tellement dans une journée! Après notre rituel du matin, on est partis rejoindre Marie, Alex, Melyane, Charlie et Louane à L’Étang du Nord. C’est là que Robert, papa de Marie, arrivait avec la dernière pêche de la saison d’homard. Il y avait beaucoup d’action. L’atmosphère était mélangée d’émotions et je ne savais pas trop comment les gens se sentaient. Ils me montraient un drôle de bibitte pas de poils avec les longs bras et pas de pattes. Ça sentait comme rien que je connaissais, mais un peu l’eau salée à laquelle je me suis habitué.
Montés sur les motos, on se dirigeait vers l’autre extrémité de la route 199 sur l’ile de la Grande Entrée. On s’est arrêtés souvent pour prendre des photos et explorer. Sur Grosse Ile, un arrêt intéressant est au centre d’interprétation de Seleine. C’est d’ici que vient le sel qui nous garde en sécurité en hiver sur toutes les routes du Québec. Et la réponse est non, ils ne « minent » pas le sel de table ici. Il y a une courte vidéo qui explique l’histoire et la façon de « miner » le sel et pourquoi c’était seulement à cet endroit sur Grosse Ile qu’on trouve une mine de sel.
Et voilà, on est arrivés à la fin de la route qui unit toutes les iles de l’archipel – la route 199. Ici, sur l’ile de la Grand Entrée, on trouve l’Étang le quai des pécheurs, des boutiques et quelques restaurants. Rendu au bout, faut virer pour le retour, autrement dit… un AUTRE u-turn.
En passant les dunes vers Pointe-aux-Loups, Jean-Yves quitte la route et nous amène dans le champ. Il y avait quelques pistes pour traverser des dunes. OUI! Temps de s’amuser encore! Le plaisir de laisser mes petites pattes courir dans le sable mou est inexprimable. Et voilà, rendu en haut de la dune, on voit une plage à perte de vue à nous tout seuls. On y est restés longtemps et j’en ai profité au max! J’ai fait découvrir à Jean-Yves et Cheryl que le sable « chante ». En arrêtant et repartant soudainement, le sable criait. Ha ha ha ha! mes pauvres humains! Ils capotaient car ils pensaient que c’était moi qui avais crié. Ils avaient peur que je me sois blessé tant le sable a crié fort! Un coup qu’ils réalisaient que c’était le sable, on a vécu du pur plaisir, moi qui courais et eux qui riaient. C’est malade comment j’aime leur faire plaisir, mais je sais que c’est mutuel!
On a terminé notre journée au restaurant Les Pas Perdus en s’en allant à notre petit chez-nous à Cap-aux-Meules. C’est un restaurant très populaire et une visite vaut vraiment la peine – belle ambiance, nourriture A+ et humains bienvenus avec leur accompagnateur.
Notre quatrième et dernière journée était un vrai panachage d’activités. On a exploré notre plage jusqu’au bout et on regrettait gros ne pas l’avoir fait avant! Après, on partait en moto, mais Jean-Yves semblait avoir oublié de mettre des pantalons. Ha ha ha! Ah non, il a fallu laver les vêtements – quand même!?!
Un coup que mes humains étaient capables de s’habiller comme il faut, on est partis explorer. Et vraiment explorer! Mes humains n’ont pas besoin de véhicule tout terrain pour passer par des routes un peu douteuses. Rien de plus le fun que d’aller jouer dans les routes de sable!
On ne pouvait pas demander mieux qu’un souper d’homard frais pêché. On se sentait vraiment gâtés et privilégiés d’avoir été invités pour passer ce temps avec Marie et Alex et leur famille.
La journée finie, on se trouvait pour une dernière fois au tour de feu avec les propriétaires du motel et notre voisine. Mes oreilles pleines de sons de bonheur et mes yeux pleins de visions des humains heureux. Et voilà fini notre séjour aux Iles-de-la-Madeleine! Nos têtes remplies de souvenirs et nos coeurs remplis de bonheur, on se préparait à quitter les iles le lendemain pour le retour à la maison.
Le chemin de retour après notre séjour aux Iles-de-la-Madeleine
Sur l’Ile-du-Prince-Édouard, de Souris à Summerside, on a roulé de grands tronçons de routes, des fameux champs de patates bien sûr à nos côtés. Il y quelque chose de magique qui nous envahit en roulant ces routes droites.
En contraste des routes sinueuses et courbées qui nous remplissent d’adrénaline, des routes longues et droites me donnent la sensation d’une énorme paix intérieure. Il semble qu’on pourrait rouler pendant une éternité ensemble, moi, Jean-Yves et Cheryl, partageant cette passion de la route pour toujours et toujours.
Des « dealers » Harley ne sont pas que des magasins de motos. Ils sont des lieux de rencontres pour les passionnés. Penser faire une visite rapide chez un « dealer » est une erreur. Trop de monde génial se trouve là – staff et clients. Chez Red Rock H-D à Cornwall (I.-P.-É), j’ai réussi à faire partie des deux!
Arrivés à Summerside, on s’est rendus au Spinnakers Landing, petite promenade touristique remplie des boutiques de souvenirs. Cheryl s’est fait poignée dans les estacades et je ne savais pas trop quoi faire pour l’aider – ah misère!
Au restaurant Deck House, je suis traité en priorité. Au lieu de nous refuser d’entrer parce que j’arrivais avec des humains, ils nous ont donné une table sur un petit patio privé au bord de l’eau.
On a découvert le lieu de naissance du drapeau acadien à Saint-Louis-de-Kent.
Pour traverser le Nouveau-Brunswick de l’est à ouest, ils ont choisi la route 108. Au contraire d’être la route ennuyante qu’on attendait, c’était un plaisir de découvrir cette route caméléon avec ces petites rivières et son magnifique panorama, pas juste chemins et arbres.
Quelle belle place, Témiscouata-sur-le-Lac! On arrive par chance au parc Clair Soleil de Cabano où il y a des concerts chaque mercredi pendant l’été. Un parc tellement beau et qui accueille les humains et les chiens. Temiscuata-sur-le-Lac est ma ville préférée, je crois. Je suis bienvenu partout, même à la plage municipale! Il y a vraiment quelque chose pour tout le monde avec la promenade en face du parc remplie de boutiques, restaurants et bars.
Notre dernier arrêt : Saint-Jean-Port-Joli. Avant d’arriver au Motel de la Falaise, nous avons fait un petit arrêt à L’Épopée de la Moto. Donc, je me couche confortablement pendant que mes humains s’émerveillaient d’apprendre des faits très intéressants sur les motos de toutes les époques.
Par contre, la « moto » du film Easyrider, je ne pouvais pas m’en passer. Je veux embarquer!
Notre dernière journée se passait un peu comme notre première en ce qui concernait la météo. J’ai eu besoin encore de mon habit de pluie. Il pleuvait tellement que mes humains ont décidé d’arrêter à une petite station de gaz où se trouvait aussi un vraiment bon resto-boulangerie. Ils ont dit que Croute et Brioche est un bijou caché que le monde a besoin de connaitre. Le temps qu’on étaient là, le soleil a percé les nuages et nous partions pour la maison sous un beau ciel bleu.
Deux semaines passées tous les trois ensemble à explorer des paysages que je m’aurai pas pu imaginer exister était un beau cadeau. Je suis un chien très gâté d’amour. Je suis le chien le plus heureux au monde – content d’avoir trouvé des humains qui veulent partager leur passion de la moto et du voyage avec moi.