Au printemps, en lisant des publications, j’ai remarqué que la Société de l’assurance automobile du Québec offrait des formations de rafraîchissement sur la conduite de moto en collaboration avec la Fédération motocycliste du Québec.
D’une durée de quatre heures, la formation est offerte par Moto Pro FMQ dans le cadre d’un projet pilote d’évaluation commandé par la Société de l’assurance automobile du Québec. Le mandat pour réaliser cette étude a été confié à une équipe de recherche de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Comme cette formation me paraît intéressante, je décide donc de m’y inscrire. Pour profiter du cours gratuitement, je dois consentir à participer au programme d’évaluation. Il m’est demandé de répondre à un premier questionnaire visant à évaluer mes connaissances et mes comportements de conduite. J’aime bien l’idée et je vais m’impliquer jusqu’à la fin dans le processus. Le coût d’inscription est de 125 $. Pour se faire rembourser, il vous suffit de participer à la formation et de compléter les questionnaires. La SAAQ va pouvoir enfin en connaître un peu plus sur nous, les motocyclistes.
Au mois de mai 1986, du haut de mes 19 ans, je m’inscris à l’école de conduite. En effet, le cours de moto est maintenant obligatoire depuis 1985 pour se procurer la classe motocycliste à la SAAQ. Sans détenir un permis valide, je suis déjà propriétaire d’une splendide Honda V65 de 1100 cm3 et 116 cv. Mes expériences de conduite de moto se résument à ma mobylette et au motocross. Dans mes lointains souvenirs, les cours valaient quand même le déplacement.
Je roule à moto depuis 1986 et je fais en moyenne entre 8000 et 10 000 km par année. Je crois qu’un petit rafraîchissement sur la conduite de moto en vaudra certainement la peine. J’ai toujours conduit des motos customs depuis 1986. J’ai pris une seule pause de sept ans pour me permettre de passer plus de temps avec mes jeunes enfants, devenus adultes maintenant.
Le cours de rafraîchissement est offert un peu partout au Québec. Le nombre de places étant limité, il faut faire vite pour pouvoir bénéficier de l’occasion. Je me suis fait un beau cadeau pour la fête des Pères. Ironiquement, la seule disponibilité restante était le 19 juin, le dimanche de cette fête. La dernière formation disponible est offerte à Gatineau. Une petite ride de deux heures à partir de la maison.
La formation a lieu dans le stationnement de la polyvalente de l’endroit. Sur place, je rencontre Alain et Michel, nos formateurs pour l’après-midi. Nous sommes 15 motocyclistes avec 15 histoires de conduite différentes. La répartition des participants est variée: 11 gars et 4 filles âgés de 37 à 69 ans. Les cheveux gris sont à l’honneur. Certains ont leur permis depuis moins de trois ans et pour d’autres, la classe moto était incluse avec le permis de conduire (c’était le premier cours de moto à vie pour notre ami de 69 ans). Les types de motos présentes sont à l’image des participants. Il y en avait pour tous les goûts.
Dès notre arrivée, les instructeurs ont su nous mettre à l’aise. Nous participons à cette journée pour apprendre et progresser à notre rythme. Le seul but fixé par nos formateurs est que chacun d’entre nous soit plus à l’aise et maîtrise mieux sa monture à la fin de la journée. Dans mon cas, c’est ma Road King de plus de 800 livres.
Après nous avoir expliqué les règles de sécurité qui seront en vigueur pour l’après-midi, nous avons rapidement enchaîné avec le réglage des rétroviseurs. C’était très loin dans ma mémoire et dès que j’ai pu m’asseoir sur ma moto, j’ai procédé aux petits ajustements nécessaires et je n’étais pas le seul à ajuster les rétroviseurs.
Les quatre thèmes abordés se déroulent tous de la même façon : explication théorique, démonstration et pratique. Pendant les quatre heures de la formation, nous avons roulé environ 80 % du temps. Voici les exercices abordés pendant la formation :
1. Rouler en première vitesse entre les cônes en utilisant seulement l’embrayage et le frein arrière le plus lentement possible, et ce, à la vitesse la plus stable possible.
2. Freinage d’urgence: rouler à 35 km et freiner sur la plus courte distance possible en gardant bien le contrôle de la moto.
3. S’engager dans une courbe serrée : nous devions emprunter une courbe définie par des cônes à une vitesse moyenne. Selon les statistiques de la SAAQ, plus de 50 % des accidents de moto se produisent dans les courbes.
4. Le braquage et le contre-braquage.
5. Pour terminer la journée, il y avait un parcours qui nous permettait de mettre à l’épreuve l’ensemble des connaissances acquises pendant la formation.
Tout au long de la journée, les formateurs prenaient le temps de nous expliquer individuellement comment améliorer la conduite de nos motos. C’était souvent de simples petits détails ou de mauvaises habitudes à corriger. Il y avait aussi de courts ateliers, tels que comment attendre le feu vert à une intersection en toute sécurité. Chacun y allait d’un petit mot d’encouragement quand par exemple l’un d’entre nous étouffait et devait repartir son bolide ou quand les pneus bloquaient lors de l’arrêt d’urgence. Si le découragement nous gagnait, on entendait toujours un petit mot gentil.
Durant les pauses, il y avait de nombreux échanges entre les motocyclistes. Les sujets tournaient autour des voyages, des plus belles destinations visitées, des différents modèles et des projets futurs. Je revivais avec plaisir la camaraderie entre motocyclistes sans aucune gêne, peu importe le type de moto: hors-route, moto sport ou gros cruiser. Nous étions juste des passionnés qui partagent l’amour de rouler sur leur moto.
Je vous recommande sans aucune hésitation ces quatre heures de formation. J’ai appris de nouvelles techniques et révisé d’anciennes notions. J’ai pratiqué des exercices à basse vitesse et des exercices de freinage d’urgence. J’ai appris à mieux connaître ma machine et ses limites. Faites-vous un beau cadeau et inscrivez-vous à cette formation, vous ne le regretterez certainement pas. Un gros merci à deux passionnés de moto, nos instructeurs Alain et Michel.