Dans le dernier numéro, je rencontrais Chris Le Rouleux et vous présentais son histoire ainsi que la raison derrière son surnom évocateur. C’est en donnant au suivant qu’il me permet aujourd’hui de rencontrer un autre passionné. Fier nouveau grand-papa, il est également le président des Blue Knights, chapitre de Lanaudière. Je vous présente Martin Lauzon.
Zabel : La moto est entrée assez tard dans ta vie, explique-moi dans quelles circonstances?
Martin : Quand j’étais jeune, la moto ne faisait pas partie de ma culture, de mon éducation. Mon père n’aimait pas les motocyclistes. Un jour, alors que je suis assis à déjeuner avant d’aller travailler, je vois une moto à vendre sur la rue. C’est donc en discutant avec un collègue de travail que je me surprends moi-même à parler de motos. D’un ton provocateur, il me dit : « Pourquoi tu parles de motos? T’en n’auras jamais de toute façon! » Il n’en fallait pas plus pour me motiver! C’est là que tout a commencé… À l’âge de 45 ans, la moto est entrée dans ma vie et la passion s’y est installée solidement!
Zabel : Tu t’es donc procuré une moto à ce moment?
Martin : Oui! Je suis alors allé voir un Honda Nighthawk 750 1984. C’est avec les conseils de mon ami Python(Python Cycle) que j’ai fait l’achat. Ça n’a pas pris cinq kilomètres sur ma monture pour qu’une bouffée de chaleur m’envahisse et me fasse comprendre que j’aimais ça en tabarouette! Je suis donc allé faire la tournée de mes amis pour leur montrer mon nouvel achat, le temps de vider le réservoir d’essence et d’arriver à la maison sur la réserve! (Rires)
Zabel : Tu venais d’attraper la piqûre!
Martin : Effectivement, c’est là que ça a commencé! J’apprends alors que trois semaines après, c’est la Journée du Loup(la journée des droits de tous les motocyclistes du Québec). Je me rends donc à Berthier avec un de mes chums. Rendu là-bas, je vois de grosses motos arriver, la mienne a carrément l’air d’une trottinette à côté de celles-là! À ce moment, ce fut pour moi plutôt impressionnant, je dirais même intimidant… Les motards s’arrêtent, enlèvent leur casque full face et… c’étaient des filles! C’est là que j’ai dit à mon chum: demain on va changer ma zézette pour un VRAI bicycle à gaz! (Rires)
Zabel : Tu as alors opté pour quelle moto?
Martin : Un gros Harley Electra Glide 1992 modifié. Il était d’un beau bourgogne. Ça a pris un mois avant de l’avoir et j’ai fait autant de towingque de moto avec lui…Ça a duré deux ans.
Zabel : Oups!
Martin : En 2007, je décide alors de changer pour une moto plus récente. Je vais chez Python Cycle et j’achète un Harley-Davidson Ultra Classic 2005 qui fait des wheelies! (Rires) Avec lui aussi j’ai eu des problèmes…
Zabel : Tu n’as pas été chanceux!
Martin : Ensuite, j’ai eu un Ultra Classic blanc acheté chez Léo Harley-Davidson, un 2008. Depuis, je change aux deux ans. En 2014, j’ai eu envie d’aller vers un Honda Goldwing, mais je suis resté fidèle à Harley, pour l’instant.
Zabel : Parle-moi de ton club de moto.
Martin : Depuis 2009, je suis membre des Blue Knights(tous les membres de ce club fondé en 1974 sont des agents de la paix, on y compte 20 000 membres répartis dans 29 pays). Au début, je ne m’impliquais pas beaucoup et je roulais souvent seul. Puis, la fraternité entre les membres était bonne et j’aimais l’ambiance des débuts et des fins de saison. Je me suis alors dit qu’en allant aux conventions, ça me permettrait de voir un peu de pays tout en roulant avec une belle gang. C’est donc de fil en aiguille et selon un concours de circonstances que je suis devenu président du chapitre de Lanaudière. Le groupe est en constante évolution et en santé, il se renouvelle et rajeunit. Avec nos réunions mensuelles, nos rideshebdomadaires, nous nous affairons à créer des événements et des randonnées agréables afin de vivre une belle saison de moto. Les membres sont propriétaires de motos de tous genres et nous comptons quelques femmes dans notre chapitre. En 2017, la convention internationale des Blue Knigtsaura lieu à Milwaukee, au Wisconsin.
Zabel : De quelle autre façon t’impliques-tu dans le monde motocycliste?
Martin : Je suis impliqué dans l’organisation de la Randonnée du Harfang, sous la présidence d’honneur de Guy Lafleur. Chaque année, nous ramassons des fonds pour une cause qui nous tient à cœur. J’ai fait aussi quelques Salons de la Moto, afin de promouvoir la Randonnée pour Papa(Ride for Dad).
La mission de Randonnée pour Papa TELUS est de recueillir des fonds pour sauver la vie des hommes en soutenant la recherche sur le cancer de la prostate et en sensibilisant le public à ce fléau.
Georges Laraque est notre porte-parole cette année. Ma présence et mon implication au Salon de la Motome permet donc de rencontrer beaucoup de gens. À force de leur jaser passionnément de mes voyages et de mon amour pour la moto, plusieurs sont allés s’en procurer une afin d’en profiter à leur tour!
Zabel : Tu as de bons talents de vendeur?
Martin : Pour transmettre ma passion, oui! Mais dans les détails techniques et mécaniques, je ne suis pas très bon… (Rires)
Zabel : Quel type de route préconises-tu?
Martin : J’aime les courbes, j’aime que mes pédales courtisent l’asphalte! Grâce à Google Earth, je cherche toujours les routes les plus croches. Voilà pourquoi j’aime bien aller rouler en Virginie de l’Ouest et au Tennessee. Les routes sinueuses affluent, c’est un véritable terrain de jeux pour moi. Je me cherche justement du titane pour mettre sous mes semelles, afin de protéger mes bottes et de faire des étincelles! (Rires)
Zabel : Tu as voyagé pas mal à moto, quels ont été tes coups de cœur?
Martin : L’Utah est certainement mon État préféré pour rouler : Bryce Canyon National Park et Zion National Park sont vraiment spectaculaires! J’ai bien aimé la ville de Jerome, en Arizona, et son village fantôme. Vraiment impressionnant de voir le site historique de Gold King Minesitué non loin de la caserne de pompiers, avec toutes ces voitures et ces machines anciennes : de véritables pièces de collection! Le propriétaire de l’endroit a le physique de l’emploi et semble tout droit sorti du 19e siècle! La petite ville d’Oatman aussi m’a plu, avec ses ânes se promenant un peu partout dans les rues.
J’ai découvert un trésor caché en Arkansas! Cet État méconnu en tant que destination touristique en vaut grandement le détour! C’est un coin amical pour les motocyclistes, on y est bien reçu et le relief est changeant, passant du désert et des canyons aux forêts denses! J’ai bien aimé Eureka Springs et les environs.
J’ai voyagé beaucoup avec mes filles qui, à tour de rôle, étaient passagères. Avec l’une d’elles, on est allés à Terre-Neuve. C’est après un voyage en Irlande que certains lui avaient recommandé d’aller voir cette province, où le relief en est similaire. Elle a tout organisé avec un plan A et un plan B, et nous sommes partis en moto ensemble l’année suivante. Ce fut un merveilleux voyage!
Zabel : As-tu des projets pour les années à venir?
Martin : Oui! J’ai un gros voyage dans l’Ouest à planifier. Je collectionne les t-shirts (je dois en avoir 150) et les écussons d’endroits moins connus. Il me reste à me procurer huit t-shirts dans les huit États et provinces que je n’ai pas encore visités. J’aimerais également faire la route 555, en Ohio, elle a l’air vraiment belle!
En moyenne, je fais 25 000 km par année. Par contre, cette année, je concentre mes énergies sur mon petit-fils. Donc le temps alloué à la moto en sera nettement diminué. Mais ce n’est que partie remise, je reviendrai en force en 2018!
Zabel : Eh bien, merci Martin d’avoir fait partager ta passion aux lectrices et lecteurs de Custom Tour! Bonne chance dans tes projets et profite bien de ton rôle de grand-papa! Bien hâte de rencontrer ta ou ton passionné!