Le Roll The Bones Old School Motorcycle & Art Show est un événement qui se déroulait sur une journée (bien remplie de 9 h 30 à 23 h 30) à Montréal. Il s’inspire de l’esprit de la Kustom culture des années 70. Il combinait une exposition de motos et une exposition d’œuvres artistiques, dans une ancienne église, avec une atmosphère « désacralisée » et sur un air de musique rock et rockabilly.
Roll The Bones, c’est aussi un album et une chanson du groupe canadien Rush, sorti en 1991.
L’univers musical était présent également avec le groupe Emma Williams & The Ramblin’ Men, du rockabilly d’époque!
L’expo et l’encan étaient réalisés en hommage aux 50 ans du film Easy Rider, un des symboles de la moto des années 70. Ce film culte dans l’histoire de la moto illustre les années hippie avec une musique de film qui est devenue mythique : Born To Be Wild de Steppenwolf. Une autre musique de référence serait Sex and Drug and Rock’N Roll d’Ian Dury & The Blockheads. À écouter en lisant cet article!
Aller au Roll The Bones, c’était comme aller à la messe. L’affiche représentait une bonne sœur avec bottes à talons, chevauchant une Kustom et lançant les dés d’un jeu impie. Blasphème!
Arrivés sur le boulevard Monk, on s’avançait sur une rue coupée à la circulation et remplie de motos aux longs guidons, stationnées en épi. Elles faisaient une haie d’honneur à la façade caractéristique d’une église, transformée en salle de théâtre. Quel paradoxe! C’est d’ailleurs le nom du théâtre…
À gauche des marches menant au paradis où étaient exposées les motos d’enfer, il y avait la cour du presbytère, envahie par des kiosques bucoliques ou alcooliques (on parle du bar MR250, partenaire du RTB). Les flammes de l’enfer étaient là également avec les forges de Montréal. Harley-Davidson Gabriel Montréal était présent avec un Jérémie Mertès sur béquilles qui voulait me faire boire pour parler du temple de la Harley et intégrer ici les horaires du magasin, ce que je ne ferais pas naturellement.
L’association Les Chiennes était là pour s’occuper des puces et vendre des pièces antiques. Je croisais Pat Dessurault de Hard-Core Cycle qui m’annonçait qu’il exposait à l’intérieur et on rebuvait une petite. Pas trop longtemps, parce que Harley Gabriel fermait à 16 h le samedi. Puis je croisais Pascal Royer de Motoplex qui me parlait de la Sportster qu’il a modifiée avec Pascal Lauzon et de sa collection de véhicules miniatures qui sera bientôt au Guinness des records.
Après tant d’informations arrosées, je décidais de monter les marches sur les genoux pour me repentir. J’accédais enfin dans le chœur de l’exposition, et je tombais nez à nez (je m’étais relevé) avec Samuel Guertin (Clockwork Motorcycles), le co-organisateur de l’événement, avec un magazine connu (qui n’a pas arrosé le chroniqueur, alors pas de pub, Pascal envoie les bouteilles à Custom Tour).
C’est la troisième année que le Roll The Bones est organisé et il commence à rencontrer son public, au-delà de Montréal, avec des constructeurs ontariens et même américains. Les véhicules exposés sont de qualité et les vitraux donnent une lumière feutrée et colorée qui met en valeur les chromes brillants.
Plus de trente motos sont exposées, sans compter plusieurs kiosques d’œuvres d’artistes ou de vêtements. Mon préféré, c’est Moteur Fucker, un jeu de mot décalé et toujours le sourire quand un visiteur découvre les vêtements.
Kenny Degeorges est un spécialiste de peintures customisées vers Trois-Rivières. Son surnom, c’est El Nervoso! Vicky Rhéaume présentait également ses peintures sur casques avec paillettes et personnages.
Douze Jerry Cans (bidons à essence) étaient illustrées sur le thème d’Easy Rider par des artistes, le plus souvent des tatoueurs, comme Rodolphe de la Planque MTL, Andrés de Martys Tatoo Shop ou David Brown du Wolfgang Social Club (un de mes préférés). Ils ont été mis aux encans silencieux et ils ont permis de faire un don de 1235 $ au Club des Petits Déjeuners
Il y avait un étalage de broderies en tous genres, des photos d’artistes et des affiches d’époque. Même l’(heartbreak) autel était utilisé pour l’exhibition, donnant un côté ésotérique aux motos exposées sur cet ancien lieu de culte.
Parmi les exposants*, on retrouvait Éric « Rico » Gagnon (les Loups Mc), SD CYCLE, Jason Parker (ON), Mikael Roy avec sa HD PanShovel 1956, Isaiah Aspeck (ON), Wayne Burgess (ON), Éric Lafrance, Jean-Simon Genest de Northside Customs, Jesy Renaud, Pascal Royer et Pascal Lauzon présentant leur HD Sportster style canaille, Charles Bilodeau et son HD Panshovel 1966, l’incontournable Mario Titley, Alex Leduc, Serge Poirier avec une Triumph 1972, Pat Dessureault toujours aussi Hardcore, Dan Daigle et Éric Ouellet (avec une atypique Honda 750 Cb 1972) du Nouveau-Brunswick, Greg Gagnon (On) exhibant une HD Shovelhead 1971, Alex Ouzilleau une HD Panhead 1963 et Andy Robitaille le modèle 1960. Marc Charpentier exposait un side-car fait de ses mains sur une Harley 1939, avec une caisse amortie par des ressorts aux quatre coins sur le châssis. On rencontrait les motos de Sylvain Genest, Olivier Casault, Andrew Ramsay, les Ontariens Hayley (Yamaha XS 650 1978), Ross Hergott et sa Knucklehead 1940, Jake Elstone, Alex Brault et Brent Comber. Deux Américains étaient présents, George Casale de Floride et Freddie Arnold de Géorgie. Du Québec, on accueillait Alex Gallant et sa HD IronHead 1979, André Bobinas, Claude Roberge (HD Panhead 1959), Gilles Blais, Gaétan Goulet, Alex Beaulieu, Randy Kelly et le FTW Choppers.
On n’oubliera pas de citer Motorcycles Works de Samuel Guertin, qui exposait en plus d’être partout à la fois et de risquer l’excommunication si les règles sanitaires n’étaient pas respectées.
Tout s’est bien passé et l’événement a conquis ses lettres de noblesse pour les nostalgiques de cette époque. Il intéresse également la nouvelle garde des motocyclistes, et ça c’est une bonne nouvelle.
* Liste d’exposants sources du site internet