Sinueuses, montagneuses et courbes semblent être des mots souvent reliés aux histoires de belles balades en moto. Il n’y a aucun doute que ces routes sont de vraies perles à découvrir.
Mais que dire des routes droites et plates? Ne peuvent-elles pas être aussi plaisantes à rouler? Certains me répondraient oui et d’autres non.
Pour la première belle fin de semaine du printemps cette année, ma réponse était « oui ». On avait tous tellement hâte de sortir avec notre « partenaire de route » après un interminable hiver. Je me suis dit que les routes du nord et du sud déborderaient de motocyclistes et aussi de personnes voulant juste s’esquiver de leur routine. Je n’avais guère envie de gâcher une belle « ride » en la finissant dans l’inévitable trafic de fin de journée. J’ai donc emprunté des routes moins achalandées.
Je suis partie visiter les Ruines de l’église catholique Saint-Raphaël, en Ontario, que Jean-Yves et moi avions trouvées par hasard une autre année. C’est un lieu historique national qui se situe dans le comté Glengarry Sud. C’était l’une des premières églises catholiques bâties en Ontario entre 1815-1821 – jeune, quand même, si l’on pense à nos églises du Québec. Même s’il n’en reste que les murs, c’est une structure très impressionnante! Pour y aller, ce ne sont pas les chemins qui manquent. J’ai pris la 340 Ouest à partir de Vaudreuil, qui devient la 18 en Ontario : des chemins droits, droits et encore droits. Qu’importe, j’étais ravie d’enfin chevaucher ma machine!
J’appelle ça ma « ride des couleurs » (du printemps). Les arbres qui se réveillent nous donnent un paysage à apprécier avec leurs petits bourgeons vert menthe ou roses. À travers ces arbres à peine habillés, nous pouvons voir les petits ruisseaux qui dansent sous le soleil. C’est la partie du printemps que j’aime le plus. Il faut profiter de ça, car ça ne dure pas longtemps.
Quand je « m’excusais » auprès de mon ami pour les routes plates, il m’a dit ce qui pourrait bien être la devise de tous les motocyclistes : « Pourvu que je sois sur deux roues, je suis bien ». Et voilà, ça dit tout!