Retour en arrière
La dernière fois que j’ai parcouru la 138 jusqu’au bout à son extrémité Est, c’était en 2013. La route asphaltée se terminait à Pointe Parent, village voisin de Natashquan. Il restait ensuite 18 kilomètres de route de gravier à parcourir et la route s’arrêtait à la rivière Natashquan. La construction du pont pour traverser cette rivière commençait. Ce matin-là, en juillet 2013, à mon réveil à Havre St-Pierre, la catastrophe de Lac Mégantic était sur tous les postes de télé. D’où j’étais,il y avait une fumée intense dans l’air due aux feux de forêt de la région. Lorsque nous sommes revenus de la rivière Natashquan, la sécurité publique a fermé la route juste après notre passage à Baie-Johan-Beetz. Lorsque j’y suis repassé cette année, j’ai pu constater les kilomètres de bois brûlé par cet incendie. Les arbres morts sont encore debout, plantés droits comme des soldats, attendant que la prochaine tempête vienne les achever.
Le cinquantième de la FMQ
Nous sommes donc partis, Pascal et moi, à 5 h le samedi matin, de Rivière-du-Loup pour prendre le bateau Matane/Godbout. Arrivés au quai de Matane, il y avait une cinquantaine de motos qui se rendaient pour le rendez-vous FMQ-2024 qui avait lieu à Sept-Îles en raison des cinquante ans de la FMQ. Nous avons donc partagé la route avec tous ces motocyclistes, ceux qui ont embarqué sur le FA Gautier et les autres qui venaient de la 138 Ouest en passant par Québec, tous venus pour la fête FMQ. Il y avait des motos qui circulaient toutes dans la même direction que nous ce jour-là. Nous les avons abandonnés à Sept-Îles et nous, nous sommes rendus à Havre St-Pierre pour notre hôtel, loin de tout ce brouhaha. Nous avons profité du paysage maritime tout au long de notre parcours.
Le soir venu, un bon souper au restaurant que tous les touristes connaissent, Chez Julie, situé juste en arrière de notre hôtel. Une petite visite sur le quai pour respirer l’air marin, et voir tous ces bateaux de pêche dont la majorité sont leur principale source de revenus. Une bonne nuit de sommeil et je suis frais et dispo pour mon objectif ultime, la fameuse pancarte « fin de la route » ! Sur notre chemin, nous avons pris notre temps puisque la température était clémente alors qu’il était supposé faire un temps de chien, avec de la pluie, du vent et du froid. Nous avons fait une pause à Baie-Joan-Beetz et à Aguanish. Le paysage est tellement beau, la route invitante. La route est sinueuse et le bitume est agréable. La nature est grandiose et nous en donne plein la vue. 20 kilomètres avant d’arriver à la fin de la route 138, une brume épaisse se pointe à l’horizon. De fines gouttelettes plein la visière et les degrés descendent rapidement. À 10 kilomètres de notre objectif, le vent se fait sentir et la pluie commence. À notre objectif, il ne fait pas beau, comme seule la Côte Nord peut nous donner. L’air est froid, il vente fort et il pleut abondamment. Il est primordial de rester prudent. Il était prévu de passer du temps pour profiter et s’imprégner de l’endroit, mais là, Pascal et moi, on ne s’amuse plus. Dire que, à moins de 20 kilomètres, il fait beau soleil ! La décision de faire demi-tour, quoi que nous n’ayons pas le choix, c’est la fin de la route, s’est faite assez rapidement. Quelques photos pour rendre la chose officielle. Ce n’est plus le temps de niaiser, la température n’est vraiment pas agréable et surtout, pas invitante. Nous faisons le chemin inverse. Comme prévu, sur le chemin du retour, le soleil est là, à quelques kilomètres à l’ouest de Kégaska, et les degrés montent. Ça fait du bien de retirer l’imperméable et de laisser passer la chaleur, mais surtout, de se sentir en sécurité. Comme dit le dicton, s’il ne se passe rien, il n’y a rien à raconter.
La Romaine
Entre Baie-Johan-Beetz et Havre St-Pierre, il y une route qui mène aux centrales électriques Romaine 1, 2, 3 et 4. Nous avons emprunté cette route pour voir le premier barrage, La Romaine 1. Celui-ci n’est qu’à 10 kilomètres de la 138. Une visite s’impose mais non, ce ne sera pas une visite guidée. Je veux juste voir le travail gigantesque qui a été effectué. C’est magnifique, grandiose. Je vous recommande ce petit détour, parce que le bitume est neuf, la nature est belle et le boulot accompli par les travailleurs est titanesque. Je souhaite y retourner un jour pour visiter les trois autres barrages et parcourir ce tronçon de route jusqu’au bout comme j’ai l’habitude de faire. Nous rebroussons donc notre chemin pour reprendre la 138 en direction Ouest. Notre destination est Port Cartier.
Jour 3, fête de la Confédération
Lundi matin, nous passons tous les petits villages le long de la 138, Godbout, Franklin, Baie-Comeau, Ragueneau, Papinachois, et j’en passe. Ce secteur, je le connais un peu plus. Je le parcours presque à chaque année. C’est le dernier jour du congé de la confédération. Comme tous les voyages, je reviens la tête remplie de beaux souvenirs. Nous prenons le bateau qui permet de traverser le Saguenay, et ensuite nous arrivons à Saint-Siméon pour un autre bateau qui nous amènera à Rivière-du-Loup. Terminer le voyage avec une petite croisière sur le fleuve, il n’y a rien de mieux. Un peu plus de 1700 km ont été parcourus pour ce long week-end. Pour l’occasion, je roulais la Harley-Davidson CVO Street Glide 2024 La moto est confortable, puissante et parfaite pour faire de longues distances.
Je voudrais remercier mon ami, Pascal, qui m’a accompagné pour cette destination, quoi que je pense plutôt que c’est l’inverse, c’est moi qui l’a accompagné pour son voyage. Merci mon ami pour cette belle route et cette belle aventure. Merci aussi à Harley-Davidson Canada pour le prêt de cette CVO Street Glide.
Équipements portés:
- Casque LS2 Challenger
- Système de communication Cardo Edge
- Bottes Falco Liberty
- Manteau Oxford Montréal 4.0
- Habit de pluie Scott
