J’ai eu la chance de voir la nouvelle Honda Transalp.
Premier constat, elle est beaucoup plus jolie en vrai qu’en photo!
Tous ceux et celles qui étaient réunis en ce beau et chaud mercredi soir d’octobre se sont retrouvés autour la nouvelle Honda. Outre les puristes de l’enduro qui la trouvent trop ci ou pas assez ça, tous les autres la trouvaient jolie. J’ai aussi cru comprendre, de par leurs réactions, que tout le monde semblait dire qu’elle offrait une belle option pour quiconque cherche une aventurière de moyenne cylindrée.
Le modèle qui nous était présenté fut livré sans équipement; pas de protège-mains, pas de sabot moteur, rien…
Je trouve l’idée très bonne, parce que ceci permet de limiter le prix de vente et laisse aux nouveaux propriétaires le choix de l’équiper à leur goût.
Roues à rayons et à tubes de 21’’ à l’avant puis 18’’ à l’arrière permettront aussi un meilleur choix de pneumatiques hors route.
Un écran TFT de 5’’ facile à lire affiche toute l’information nécessaire. Mode de conduite, ABS, Traction Control et plus. La finition est soignée et de bon goût.
Évidemment elle demandera plusieurs ajouts si on veut l’exploiter en hors route. Elle a un peu les défauts de ses qualités; selle basse égale souvent faible garde au sol, donc un sabot moteur sera essentiel.
Prendre place sur la Transalp
Comme premier contact avec la Transalp, je ne suis pas déçu du tout. J’ai aussi pu constater qu’elle semble avoir un bon équilibre. Je n’ai eu aucune difficulté à la faire tenir sur ses roues en n’utilisant qu’une seule main.
Monter sur cette moto est très facile, du haut de mes 5’6’’; habitué à ma 890R ou à ma Ténéré 700, je n’ai eu aucun problème à prendre place dessus. Son centre de gravité semble aussi assez bas. Retirer la béquille fut facile et aucunement périlleux. Souvent avec les aventurières, de par la hauteur de selle, juste débéquiller la moto peut déterminer si cette dernière nous convient ou pas.
Prise en mains
Dès les premiers tours de roues on constate que la Transalp 750 est bien maniérée. Facile de prise en mains. Sa manette électronique des gaz et ses différents modes de conduite la rendent souple lors des arrêts et départs. Sans parler de son équilibre qui facilite la pose du pied gauche au sol aux arrêts.
Uniquement quelques mètres de faits et je me suis permis des manœuvres de maniabilité… Des U-turns et figures en 8 autant debout qu’assis sans problème. D’ailleurs, passé d’assis à debout avec la Transalp se fait aisément. Ce qui veut dire que la géométrie de la position de conduite typique aux aventurières est respectée et surtout très bonne.
Une fois sur la route, on est tout de suite en confiance. Le moteur répond bien et la transmission aussi. Je ne suis pas un grand fan des « quickshifters », parce que je trouve qu’ils manquent souvent de souplesse. Celui de la Transalp n’y fait pas exception.
Première-rencontre-avec-la-Honda Transalp-750-2024
Les commandes sont faciles d’accès, même si j’ai appuyé sur le klaxon quelques fois au lieu d’arrêter les clignotants. Typique à Honda, les boutons klaxon et clignotants sont inversés.
Rouler avec la Transalp
Ma balade au guidon de la Honda fut relativement brève. Cependant, après mes manœuvres de maniabilité question de bien faire connaissance, j’ai pu rouler dans la circulation, sur petites routes sinueuses et un peu d’autoroute.
Dans la circulation dense, facile et agile, mais j’ai ressenti à quelques reprises l’effet gyroscopique de la roue de 21’’. Élément à noter pour ceux et celles qui sont habitués à une 19 ou 17’’.
Sur les petites routes sinueuses, bien que le moteur ne démontre pas beaucoup de signes de grande sportivité, il assure et la maniabilité de la Transalp est agréable.
Dans la bretelle d’accès de l’autoroute, le moteur qui encore une fois sans être violent mais toujours présent ma poussé aisément à la limite permise en restant en quatrième rapport. Le tout sans montrer de signes d’essoufflement. Une fois en sixième vitesse, la moto filait avec une belle stabilité et c’était facile lors des changements de voie. Une assez bonne protection contre le vent est à noter. Aucune turbulence au niveau des épaules et du casque. Ceci étant toutefois relatif, selon la taille du pilote.
Avant de retourner au bercail avec la Transalp, je me suis permis quelques freinages d’urgence. Comme toutes motos équipées de suspensions aptes au hors route, elle plonge. Pour compenser, j’ai porté mon corps vers l’arrière et je me suis fait surprendre par le siège passager qui est passablement plus haut que celui du pilote. Mais une partie cycle qui semble solide permet de facilement garder le cap lors de manœuvres d’urgence.
Où se place-t-elle ?
Si je la compare avec la KTM 890, la Suzuki V-Strom 800DE, la Teneré 700 et les BMW 750 et 850, je crois qu’Honda a placé la Transalp directement à un endroit où les options sont minces.
KTM offre la performance avec sa 890, particulièrement la version R. La T7 de Yamaha est typiquement plus orientée hors route. Les BMW 850 et 750 qui seront remplacées l’an prochain n’ont pas vraiment su se positionner solidement comme l’ont fait les 800 et 700 auparavant. La Nordem de Husqvarna offre une option ciblée plus pour le voyage. Suzuki propose ses VStrom 800 et 800 DE, plus chères, moins équipées et personnellement les moins attirantes visuellement des aventurières de moyennes cylindrées.
Honda, avec sa nouvelle venue, vient selon moi combler un vide avec une moto d’aventure bien positionnée. Un prix attirant, une facilité de prise en main pour les moins expérimentés ou ceux et celles qui n’ont pas besoin de plus qu’il n’en faut point de vue performances.
Pour qui?
Les motocyclistes qui ont des customs ou des routières et qui hésitent à se procurer une aventurière, parce qu’ils ou elles sont intimidés par leurs dimensions, devraient regarder pour la Transalp.
Dernièrement j’ai fait l’acquisition d’une Yamaha T7. Selon l’utilisation beaucoup plus hors route que je fais de mes motos, la T7 s’avérait un choix logique. Mais avec son essai, je suis obligé de dire que si j’avais recherché polyvalence et facilité, la Transalp aurait été à prendre en compte.
Bien qu’elle soit une option très intéressante, elle est un peu trop orientée route, du moins en ce qui me concerne. Message à Honda ici, peut-être une version « Adventure Sport » serait intéressante à développer…
Je crois que si vous roulez sans passager ou passagère, que vous n’avez peu ou pas d’expérience dans le domaine de la moto d’aventure, la Transalp 750 de Honda est à considérer.
En attendant, j’ai bien hâte de discuter avec les motocyclistes qui l’achèteront. Pour avoir leurs points de vue et impressions lors d’utilisation plus poussée et surtout à long terme.