La chaîne est encore très populaire en ce qui a trait à la transmission de la puissance du moteur à la roue de votre moto. Certains motocyclistes préfèreront la courroie, d’autres l’arbre de transmission (drive shaft). Malgré la préférence du pilote, c’est le constructeur qui a le dernier mot. Bien qu’elle soit populaire et aimée, elle comporte également certains défauts plutôt irritants.
Voyons les irritants de la chaîne
Une chaîne demande un entretien régulier. Le graissage de celle-ci est inévitable. Ensuite, lorsque la moto roule, la chaîne prend un plaisir fou à épandre des gouttelettes de ce lubrifiant plutôt collant. On en retrouve plein la roue arrière et même jusqu’au niveau des bagages. La dilution de ce saindoux afin de le nettoyer ne se fait pas sans effort et est très désagréable. Le second inconvénient est sa durée de vie. Un ensemble de chaîne et pignons résiste en moyenne entre 20 000 et 30 000 kilomètres. L’entretien, la qualité de l’ensemble, les conditions d’utilisation ainsi que la vocation de la monture influent considérablement sur sa durée de vie.
Voyons aussi les bons côtés
Un des avantages d’un ensemble de chaîne et pignons est monétaire. Un autre concerne sa résistance à transmettre l’énergie, la chaîne offrant très peu de résistance pour tourner. Il y a donc moins de perte d’énergie entre le moteur et la roue. Un troisième avantage est la possibilité de modifier sans un grand investissement le ratio de la chaîne cénématique. Il suffit seulement de modifier la dimension des pignons. Un dernier avantage, plutôt apprécié en situation hors route, est la possibilité d’effectuer une réparation de la chaîne directement sur le bord du chemin, ce qui est totalement impossible avec les autres configurations de transmission de puissance.
Préparation de la chaîne
Si l’installation se fait en raison du maillon de raccordement qui s’est cassé, il suffit d’en retirer les restes. Cependant, si l’objectif est de modifier une longueur de chaîne, il faudra retirer un maillon rivé. Pour y arriver, une meuleuse est nécessaire. À l’aide de celle-ci, meuler deux rivets de la chaîne à égalité du maillon. Dans l’exemple, j’ai utilisé un reste de chaîne de moto hors route.
Ensuite, à l’aide d’un outil de coupe et rive chaîne, chassez les axes de chaîne un à la fois. Si l’outil n’est pas à votre portée de main, un poinçon chasse-goupille pourra faire la tâche.
Les possibilités
Plusieurs types de maillon sont disponibles sur le marché. Pour débuter, il est important de vérifier si votre monture est équipée d’une chaîne à O-ring (joint torique) ou régulière. Ensuite, il reste à choisir un de ces modèles correspondant à la vôtre.
Le maillon régulier à clip
Ce maillon est le plus simple à installer. Lubrifiez son axe avec de la graisse. Reliez la chaîne et enfoncez le maillon. Ajoutez la plaque opposée et finalement la barrure en clip. Mise en garde avec la barrure de maillon : elle doit être installée de telle manière que lorsque la moto avance, le côté ouvert du clip ne soit pas vers le sens de rotation de la chaîne. Cela évitera que le clip soit extirpé du maillon en s’accrochant à des débris.
Le maillon à O-ring et clip
Le maillon à O-ring est un peu plus récalcitrant à l’installation. Celle-ci débute par l’insertion d’un O-ring par axe de maillon. Graissez ceux-ci. Reliez la chaîne et insérez les deux autres O-ring bien graissés sur l’autre côté. Enfichez ensuite la plaque sur les axes du maillon. À ce moment, comparativement au maillon régulier, il est impossible d’insérer la barrure en clip. Les O-ring empêchent l’insertion profonde de la plaque. L’outil Kimpex #000809 est très utile à cette étape. Il permet de pousser la plaque avec précision pour dégager l’espace afin d’y insérer la barrure en clip. Prenez garde de ne pas trop l’enfoncer profondément. Cela rend la chaîne rigide à ce niveau et risque d’endommager les O-ring de celle-ci. Certains fabricants de maillons vont fournir une cale spécialement conçue afin être insérée dans la chaîne. Elle évite alors de trop introduire la plaque. En cas d’absence de cette cale, mesurez la largeur d’un maillon de la chaîne à l’aide d’un pied à coulisse. Reproduisez cette mesure sur celle que vous installez. Au cas où l’outil d’installation Kimpex ne serait pas à votre disposition, l’utilisation d’une petite clef et de pince étau dépannera très bien.
Le maillon à O-ring rivé
Ce maillon est généralement utilisé sur les motos de moyenne à grosse cylindrée.
Le maillon à O-ring rivé s’installe exactement comme celui à O-ring et clip. La différence est qu’il n’y a pas de barrure clip. Son blocage s’effectue via le rivetage des axes. Encore ici, l’outil Kimpex #000809 accomplit facilement ce travail. Sans l’outil, de multiples petits coups de marteau à panne ronde riveront correctement les axes de maillon.
Le maillon à O-ring vissé
Ce maillon convient généralement aux motos de grosse cylindrée.
Il s’installe lui aussi comme les autres maillons à O-ring. Il a l’avantage d’être autonome lors de son installation. Aucunement besoin d’outil spécialisé. Il suffit de visser les deux écrous par petits coups de 60 degrés chacun leur tour. La plaque se positionnera d’elle-même. Lorsque le pied à coulisse affiche la largeur des autres maillons, on arrête et on dévisse l’écrou de trois à quatre tours. Pour terminer, à l’aide d’une pince étau, cassez la tige filetée. Aussi simple que ça!
Peu importe la raison qui pousse à l’installation d’un maillon de chaîne, il est possible d’en trouver un adapté à vos besoins. Pour ceux qui désirent s’offrir l’option de pouvoir se dépanner sur la route et encore plus en hors route, optez pour un maillon régulier à clip. Son installation est plus simple. Au retour à la maison, retirez-le afin de le remplacer avec le modèle qui convient exactement à la chaîne de votre pur-sang.
Bonne randonnée!
